Résumé
Au cours de cette phase, les Meusiennes et les Meusiens se voient proposer des outils d’auto-description sous la forme de documents qu’ils peuvent remplir seuls ou avec le concours d’un enquêteur. Ces outils visent à recueillir des idées et des représentations par définition subjectives. Ils invitent chacun à un examen de son parcours biographique en privilégiant ses aspects sociaux et culturels. Il est important de préciser que l’enquête ne porte ni sur l’intime ni sur le politique, mais sur l’entre-deux où se tisse la relation entre un individu et un territoire.
POINT DE VIGILANCE – « Plus penser que dire ». La devise de Bar-le-Duc, le chef-lieu du département, sembler témoigner d’une certaine réticence à parler de soi – à exprimer à voix haute ses goûts et ses opinions – qui peut, dans le cadre d’une enquête, se révéler un frein à la participation. L’auto-description qui est au cœur d’Arborescence n’est pas un exercice qui va de soi pour tout le monde. Il convient donc de présenter le projet de façon aussi claire et complète que possible, afin d’instaurer un climat de confiance et de convaincre les habitants de la légitimité de leur parole.
Public-cible
Les personnes invitées à participer à la collecte sont :
Des citoyens dont une partie significative du parcours biographique est ancrée dans le territoire. Il peut s’agir d’anciens habitants qui ont grandi dans le département avant de le quitter (par exemple pour trouver une formation ou un emploi), ou de nouveaux habitants qui ont grandi dans un ou plusieurs autres départements avant de venir s’installer en Meuse. Les résultats de la collecte seront d’autant plus riches que les profils seront divers : ceux qui sont restés, ceux qui sont partis, ceux qui sont (re)venus, etc.
Des membres de la société civile qui, dans le cadre de l’enquête, ne représentent pas une institution, une association, un syndicat ni un parti. Ce parti pris a pour but de privilégier des citoyens qui, habituellement, n’ont pas accès à la parole politique et/ou médiatique.
Des volontaires identifiés lors d’un appel à participation. Si le projet est inclusif, dans la mesure où il permet à chacun de formuler un récit sans exiger de compétence ou d’expérience particulière, il n’obéit pas à un impératif de représentativité comme le ferait un sondage d’opinion. Il ne sera donc pas fait usage de quota en fonction de l’âge, du sexe ou de la catégorie socio-professionnelle.
Enquêteurs
Comme indiqué plus haut, les documents utilisés dans le cadre de la collecte peuvent être complétés de façon autonome ou avec le soutien d’un enquêteur. Peut remplir la fonction d’enquêteur toute personne qui a elle-même au préalable participé à l’enquête (en qualité d’habitant ou d’ancien habitant du territoire).
L’enquêteur ne doit pas adopter une posture d’expert, mais de facilitateur. Son rôle est d’aider le contributeur à formuler son point du vue sans émettre de jugement et, si nécessaire, de rappeler les objectifs de l’enquête – si le récit, par exemple, prend un tour trop personnel ou au contraire trop général.
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Documents
Les outils d’auto-description proposés lors de l’enquête sont issus de la médiation culturelle et interculturelle. Ils n’exigent pas de qualités rédactionnelles ni de capacités d’analyse particulières, privilégiant le recours au témoignage, à l’archive, à l’objet, bref, à tout ce qui peut donner une forme concrète à la notion d’identité.
Les questions qu’ils permettent d’aborder sont les suivantes :
Dans la relation entre un individu et un territoire, comment s’articulent les faits sociaux (les interactions entre les habitants) et les données géographiques (le climat, le relief, la densité, etc.) ?
Quelle est la place de la mémoire dans la construction de l’identité et, au sein de cette mémoire, quelle est la place de l’expérience vécue et celle de l’expérience transmise ?
Pour ceux qui sont restés comme pour ceux qui sont partis ou pour ceux qui sont (re)venus, la prise de conscience d’une identité passe en général par une confrontation avec l’altérité. Dans quelles conditions les habitants du territoire ont-ils été en contact avec les habitants d’autres territoires ?